Lire en Bray

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Samedi 24 septembre 2022, 14h30 à la chapelle Sainte-Radegonde

Marie-Sophie Leroyer de Chantepie et Gustave Flaubert

« Mademoiselle et cher confrère »

avec Sophie Lannay et Alain Bézu

C’était ce qu’on pourrait appeler un « bas bleu ». Mademoiselle Leroyer de Chantepie s’étiolait en province. Elle était du style de ces vielles filles qui se perdaient en rêveries romanesques et dans d’hypothétiques amours. Mais elle écrivait beaucoup et lisait plus encore. Elle hantait les salles de rédaction des feuilles locales où elle apportait régulièrement des billets dans lesquels elle déversait ses trop pleins de rêveries inassouvies. Et puis un jour, dans la « Revue de Paris » elle découvrit les premières livraisons de Madame Bovary et ce fut une
révélation. La vieille fille prit sa plume et faisant preuve d’une témérité qui dut elle-même la surprendre, elle écrivit à Gustave Flaubert.

Abonnée et lectrice assidue de la « Revue de Paris », j’y lis depuis sa première publication votre drame si saisissant de vérité intitulé « Madame Bovary ». J’ai vu d’abord que vous aviez écrit un chef-d’œuvre de naturel et de vérité. Oui, ce sont bien là les mœurs de cette province où je suis née, où j’ai passé ma vie. C’est vous dire assez, Monsieur, combien j‘ai compris les tristesses, les ennuis, les misères de cette pauvre dame Bovary. Non, cette histoire n’est point une fiction. C’est une vérité ! … Je ne crains pas d’affirmer qu’aucun livre ne m’a laissé une impression aussi profonde que celle que je viens d’éprouver à sa lecture.

Contre toute attente Flaubert répondra à la vieille fille. Il se piquera au jeu et entretiendra avec elle une correspondance qui ne se terminera qu’avec sa mort. Marie-Sophie Leroyer de Chantepie avec l’innocence d’une âme pure confiera ses angoisses, ses attentes, et à l’occasion ses réserves, à son correspondant et de son côté Flaubert fera preuve de patience et d’une écoute surprenante à l’égard de
celle qu’il finira par gratifier d’un « Mademoiselle et cher confrère » qui fut une reconnaissance plus importante que n’importe quel prix littéraire auquel elle n’avait jamais osé espérer.
Pendant près de 25 ans, de Rouen à Angers et sans jamais se rencontrer, ils vont se livrer à un jeu de l’esprit que Sophie Lannay et Alain Bézu transformeront en un véritable colloque sentimental.

Entrée : 12€ (adhérent : 8€)

Réservation : 06.72.70.14.04 / lireenbray@orange.fr